(Les écrits dEtty Hillesum. Journaux et lettres 1941-1943. Édition intégrale. Paris: Seuil, 2008, 1081 p.) 26 "Si quelquun vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et jusquà sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
Lettre à Han Wegerif et autres. Fragment. Westerbork, sans date [postérieur au 18 août 1943] . (extrait) II y a une parole où je puise sans cesse de nouvelles forces. Je la cite de mémoire : « Si vous maimez, vous devez quitter vos parents. » Hier soir, luttant une fois de plus pour ne pas me laisser consumer de pitié pour mes parents, une pitié qui me paralyserait totalement si jy cédais, je lai traduite aussi en ces termes : on ne doit pas se noyer dans le chagrin et linquiétude que lon éprouve pour sa famille, au point de ne plus être capable dattention ni damour pour son prochain. Lidée simpose de plus en plus clairement à moi que lamour du prochain, de tout être humain rencontré, de toute « image de Dieu », devrait sélever bien au-dessus de lamour des parents par le sang. Comprenez-moi bien, je vous en prie. Je sais que lon prétend que cest un sentiment contre nature... mais je maperçois que jai trop de mal à en parler, alors quil est si simple à vivre. p. 898-899 |