John P. Meier, Un certain juif, Jésus. Les données de l'histoire,
v.2 : Conclusion au volume 2,
pp 1039-1049, selon la version anglaise

(Résumé détaillé)


Comment résumer l'étude des récits de miracle des évangiles?


De manière générale, les biblistes admettent que l’image de Jésus comme guérisseur et exorciste remontent au Jésus historique. Les choses se compliquent quand on veut émettre un jugement sur les différents miracles individuels. Après avoir accepté leur valeur historique globale, certains rejettent la plupart des récits individuels sous prétexte qu’ils sont une création de l’Église. Tout cela soulève un problème sérieux de méthode.

Beaucoup aimerait avoir une solution simple et globale qui explique tous les miracles.

  1. Les conservateurs croient que tout est arrivé comme c’est raconté.
  2. Les rationalistes croient pouvoir tout expliquer en invoquant des causes naturelles.
  3. Les champions de l’explication symbolique voient tous les miracles comme une création de l’Église primitive pour exprimer sa foi à l’aide de symbole, sans véritable événement à la base.

Notre enquête a montré qu’on ne peut pas expliquer tous les récits de miracle de la même manière.

  1. Dans certains, il s’agit d’une création en partie ou en totalité de l’Église primitive pour faire une catéchèse, comme l’épisode du figuier desséché
  2. Dans d’autres cas, le récit possède des fondements historiques : des contemporains ont été témoins d’un événement qu’ils croient être un miracle, comme c’est le cas de la guérison de l’aveugle Bartimée
  3. Enfin, la scène du ravitaillement de la foule par Jésus a probablement pour origine un repas symbolique que le Jésus historique a célébré avec une grande foule, et que les chrétiens ont interprété seulement plus tard comme un miracle

Résumons nos découvertes.

  1. Parmi les sept récits d’exorcismes, trois ont de bonnes chances de remonter au Jésus historique : l’épileptique (Mc 9, 14-29), la référence à l’exorcisme de Marie-Madeleine (Lc 8, 2) et le démoniaque gérasénien (Mc 5, 1-20).

  2. Les récits de guérison se divisent en quatre catégories fondamentales :
    1. Chez ceux qui souffrent de diverses formes de paralysie, deux récits (l’homme qu’on descend à travers le toit de la maison en Mc 2, 1-12 et le paralytique à la piscine de Bethesda en Jn 5, 1-9) sont probablement historiques
    2. Les trois récits de guérison d’aveugle (Bartimée en Mc 10, 46-52, l’aveugle de Bethsaïda en Mc 8, 22-26 et l’aveugle-né en Jn 9) reflètent des événements du ministère de Jésus
    3. En ce qui concernent ceux qui sont affligés d’une maladie de la peau (les lépreux en Mc 1, 40-45 et Lc 17, 11-19), les données ne sont pas assez claires pour portée un jugement, même s’il semble que Jésus avait la réputation de guérir les lépreux
    4. Parmi les guérisons générales qui ne se rattachent à aucune catégorie particulière, une seule peut revendiquer remonter au Jésus historique, la guérison du petit garçon du centurion (ou officier royal) en Mt 8, 5-13.

  3. Quand on regarde les récits de ressuscitations des morts, on note la présence de multiples attestions qui démontrent que Jésus avait la réputation de ramener des gens à la vie, si bien que les récits de la ressuscitation de la fille de Jaïre (Mc 5, 21-43), du fils de la veuve de Naïm et Lazare remontent probablement au Jésus historique, même s’il est possible que ce soit des guérisons interprétés comme des ressuscitations.

  4. Le jugement sur ce mélange de récits appelés à tort « miracles de la nature » est plus facile. À l’exception du ravitaillement de la foule par Jésus, touts les récits sont une création de l’Église primitive pour diverses raisons théologiques.

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